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HABITUDE
HABITUDE. Répétition soutenue ou fréquente d'actions semblables, observée dans 
les animaux de toutes les classes, et dont la source varie dans l'étendue du 
règne animal.
 

A l'égard des animaux et de l'homme même, la considération des habitudes qui, 
dans les uns, sont un effet particulier et d'une nécessité absolue, tandis 
qu'elles ne sont plus, dans les autres, que celui d'un pouvoir qui entraîne, est 
une des plus curieuses de l'histoire naturelle. Cette considération concourt 
avec toutes celles que j'ai déjà indiquées, à nous montrer comment la nature, en 
établissant la vie dans le corps animal le plus frêle et le plus simple, a 
compliqué graduellement ce corps d'organes particuliers de plus en plus 
nombreux, lui a donné de même des facultés progressivement plus nombreuses et 
plus éminentes, et a amené successivement les différens animaux connus, les plus 
perfectionnés, possédant des facultés admirables.
 

L'habitude d'exécuter les mêmes sortes de mouvemens, les mêmes genres d'actions, 
commence par n'être que l'effet d'une cause hors de l'animal, cause qui agit 
mécaniquement sur lui, et qui nécessite ses mouvemens quels qu'ils soient. Elle 
devient ensuite le produit d'une cause interne dont les moyens se compliquent, 
et qui entraîne encore, sinon toujours les mêmes mouvemens, du moins la 
nécessité absolue des mêmes sortes d'actions. Enfin, elle finit par n'être plus 
qu'un pouvoir intérieur très-puissant, qui porte sans cesse l'individu à 
exécuter et répéter les mêmes sortes d'actions, sans l'empêcher, néanmoins, d'en 
exécuter de nouvelles. Tout ceci sera dans l'instant éclairci ; mais il 
convient, avant, de donner de l'attention au principe suivant :
 

Tous les actes de la vie, tous les faits d'organisation, dans un corps, sont 
nécessairement le résultat de relations entre des fluides quelconques qui sont 
en mouvement, et les parties concrètes excitées qui contiennent ces fluides. 
Sans ces relations, sans ces mouvemens de parties, la vie seroit nulle ou sans 
activité, et aucune fonction organique ne s'exécuteroit.
 

Ce principe est fondamental, et il est indispensable de le reconnoître. Il est 
le seul qui fournisse les lumières propres à faire concevoir le mécanisme des 
fonctions des différens organes, ainsi que la cause physique de chaque sorte de 
faculté animale ; 

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